• Ne pas déranger !

    Portrait de Madame de Pompadour...

    J. de Goncourt raconte l'anecdote suivante : « Mandé à Versailles pour peindre Mme de Pompadour, La Tour répondit : « Dites à Madame que je ne vais pas peindre en ville. » Pourtant un de ses amis le décide. Il promet donc de se rendre à la cour au jour fixé, mais à condition que la séance ne sera interrompue par personne. Arrivé chez la favorite, il réitère ses conventions, et demande la liberté de se mettre à son aise. On la lui accorde. Tout à coup il détache les boucles de ses escarpins, ses jarretières, son col, ôte sa perruque, l'accroche à une girandole, tire de sa poche un petit bonnet de taffetas et le met sur sa tête. Dans ce déshabillé pittoresque, notre génie, ou, si l'on aime mieux, notre original commença le portrait. Il n'y avait pas un quart d'heure que notre excellent peintre était occupé, lorsque Louis XV entra. La Tour dit, ôtant son bonnet : « Vous aviez promis, Madame, que votre porte serait fermée. » Le Roi rit, de bon cœur, du costume et du reproche du moderne Apelle et l'engage à continuer : « II ne m'est pas possible d'obéir à Votre Majesté, réplique le peintre, je reviendrai lorsque Madame sera seule. Aussitôt il se lève, emporte sa perruque, ses jarretières, et va s'habiller dans une autre pièce en répétant plusieurs fois : « Je n'aime point à être interrompu. »

    Ce texte est extrait de : « Le pastel » de Karl Robert, aux Editions Henri Laurens (Date d'impression non mentionnée sur mon exemplaire. Imprimeur : S. Pacteau à Luçon).

     


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