Des rues de Naples à une aquarelle achevée, en passant par une photographie...

Voici les différentes étapes qui m'ont permis de parvenir au résultat final.

Je suis parti,comme je le fais toujours, d'une photographie personnelle. Celle ci avait été prise dans le quartier de Spacanapoli, à Naples, donc.

Cette photographie a été retouchée afin de modifier le cadrage, rectifier les déformations parallaxes (convergences des lignes verticales due à la perspective), régler les contrastes, l'équilibre des couleurs.

La taille de l'aquarelle a été choisie (41 x 51 cm) et les éléments de la photographie dessinés au crayon sur la feuille de papier avec précision (rapport d'agrandissement: 2/1: toutes les dimensions mesurées sur la photographie sont donc reportées sur la feuille de papier aquarelle en les multipliant par 2). Ce travail est long, environ une semaine, mais il permet d'avoir une mise en place extrêmement précise et le temps consacré à ce tracé (analyse des détails par exemple) se retrouve dans la suite de la réalisation. Un certain nombre de questions concernant ces détails est déjà résolu pendant le tracé au crayon.

On pourrait envisager une solution plus rapide: projection de l'image sur la feuille et détourage au crayon, mais cette technique qu'il m'est arrivé d'utiliser dans le passé manque beaucoup trop de précision. Le dessin est mou et on perds beaucoup de temps ensuite à analyser et rectifier les détails.

Ce report du dessin a été réalisé à partir d'une version en noir et blanc de la photographie. Le papier utilisé est un 300g/m2 Arches à grain torchon, très intéressant pour sa rugosité qui permet de traduire facilement les matières architecturales.

  J'ai ensuite cherché à couvrir le blanc du papier le plus rapidement possible afin de "poser" l'équilibre général de l'aquarelle.

 Puis j'ai fait monter les tons en utilisant des couches superposées de couleur (typiquement 8 à 10 couches, voire plus...).

La transparence de l'aquarelle permet d'obtenir une grande variété de nuances du fait de cette multiplication des couches.
 

Lorsque la mise en place des couleurs est terminée, viennent les finitions: les petits effets de lumière sont obtenus avec divers outils (grattoir, lame de rasoir, gomme dure ou même gomme en fibre de verre). 

Ce "charcutage" du papier Arches est rendu possible par son l'épaisseur et sa résistance de surface. Ce n'est pas envisageable avec n'importe quel papier.

A ce stade il est quelquefois nécessaire de revenir sur certaines nuances, notamment en ce qui concerne les contrastes. Enfin, il faut bien se décider à achever le travail et poser la date et la signature...